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Le Clos Bartimée : dépasser les différences au quotidien

A Saint-Vigor-le-Grand, près de Bayeux (Calvados), la MVP du Clos Bartimée offre un cadre de vie idéal pour permettre à ses habitants en situation de handicap mental d’avancer sur le chemin de l’autonomie. Cette maisonnée peut accueillir jusqu’à sept résidents. Marie-Elisabeth, Joachim, Pauline, Isabelle, tous peuvent compter sur Claire Malassis et Fanny Cormier, compagnes-coordinatrices, pour les soutenir au quotidien.

Un projet ambitieux

Quitter le domicile familial, s’émanciper, surmonter ses fragilités, voici quelques-uns des défis auxquels les habitants du Clos Bartimée font face, pas à pas.

Claire et Fanny nous livrent leur témoignage sur l’originalité de cette maisonnée qui dépasse les différences.

Claire Malassis et Fanny Cormier

Témoignage de deux compagnes-coordinatrices

FLS Comment décririez-vous le projet de la maison de Bayeux ?

Fanny Cormier : Le nom même du Clos Bartimée permet de comprendre l’essence. Dans l’Évangile, Bartimée est une personne aveugle et complètement ignorée. Quand Jésus est de passage dans sa ville, l’aveugle l’interpelle en criant mais les gens essaient de le faire taire. Cependant, Jésus demande à ce que Bartimée s’approche de lui : cet acte va changer le regard des personnes autour et Bartimée retrouve sa dignité humaine.

Claire Malassis : Ce clos est un habitat partagé où des personnes, en situation de handicap, choisissent leur lieu de vie et comment elles y habitent.
Les ressources humaines, à travers les accompagnants, leur permettent de veiller au maintien de leur autonomie. Ces personnes choisissent le « vivre ensemble » en partageant des espaces communs et en s’appuyant sur une charte pensée collectivement.
Prochainement, une des spécificités supplémentaires de ce projet s’illustrera par la présence de voisins solidaires sur le terrain de la maison.

 

FLS –Prendre soin de l’autre, comment le définiriez-vous ?

Fanny Cormier et Claire Malassis : Nous essayons de veiller au bien-être personnel, d’être à l’écoute, d’avoir parfois de la patience et de respecter les choix, l’intimité et le rythme de la personne. Nous prenons en compte la personne telle qu’elle est.

 

 

FLS – Fort de ce principe, comment cela se matérialise-t-il au quotidien dans votre maison ?

Fanny Cormier et Claire Malassis : Nous proposons sans jamais faire à la place de la personne, sommes attentives à tous changements, aux tensions, et il faut savoir accepter les silences ou les désaccords.

Nous considérons l’autre comme un adulte à part entière, en respectant ses choix. Par exemple, au Clos Bartimée, nous vouvoyons les habitants. Ils ne sont pas de simples résidents mais des maîtres de leur maison.

Le soin que nous voulons porter se manifeste par l’écoute : nous sommes attentives à ce que chacun puisse avoir une alimentation adéquate par rapport à ses spécificités alimentaires et à sa faim. Nous choisissons ensembles les repas avec des produits de qualité.

 

FLS – Est-ce qu’il existe une réciprocité du « prendre soin » dans la maison ?

Fanny Cormier et Claire Malassis :
Cette notion peut être déclinée sous une multitude de manières au quotidien. Quand nous avons une contrariété, l’habitant le ressent généralement, devient plus attentif et vient nous faire un câlin, c’est la forme la plus visible.

Prendre soin de l’autre, c’est aussi accepter qu’il puisse prendre soin de nous.

En général, chaque membre de cette maison apprend dans cette relation permanente. Nous avons comme leitmotiv, le respect de la personne, la transparence des échanges aussi bien du côté du salarié que de l’habitant.

 

Merci à Claire et Fanny pour leur précieux témoignage !