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La fragilité n’empêche pas l’inclusion !

A la Fondation pour le Logement Social, nous avons à cœur de favoriser l’intégration des publics fragiles dans la société. C’est pour cette raison que nous développons des projets d’habitats partagés. Le plus souvent, nos Maisons de Vie et de Partage prennent la forme de colocations où chaque habitant possède son studio privé et partage des espaces communs avec les autres résidents.

 

Favoriser l’indépendance des habitants

L’autonomie des bénéficiaires de nos MVP prend du temps et demande de la patience. Cela passe par leur insertion sociale et professionnelle dans la ville. Dans celle de Saint-Étienne, la pandémie a eu des conséquences sur le quotidien et les activités des quatorze locataires de colocation ainsi que des appartements autonome de la Maison. Pour en savoir davantage, nous avons interrogé Anne Berger, maîtresse de maison.

 

Le témoignage d’Anne Berger, maîtresse de maison

FLSMalgré les confinements successifs et les restrictions, avez-vous maintenu des activités?

Anne Berger – Lors du premier confinement qui a duré deux mois, la maison PARM a été privée de ses activités en extérieur. Les habitants qui exercent une activité professionnelle dans un ESAT (Etablissement d’Aide et de Service par le Travail) ont dû, eux aussi, arrêter momentanément leur travail. En effet, nos habitants sont en situation de handicap mental et étaient considérés comme des publics à risques.

Cependant, nous avons tout misé sur les activités en intérieur en organisant des jeux et en pratiquant des sports dans la cour de la maison. Nous avons également proposé des activités aux jeunes comme la lecture, l’écriture et la cuisine. Puis, lors des confinements suivants, les activités d’extérieur n’ont pas repris. Heureusement, la situation s’est grandement améliorée depuis cette rentrée 2021. Les activités de chacun reprennent petit à petit. Par exemple, ils peuvent à nouveau pratiquer le yoga ou faire des courses en ville.

FLS Quelles actions permettent d’insérer les jeunes de PARM dans leur quartier ?

Anne Berger – Tout d’abord, il est important de dire que l’inclusion de nos jeunes dans leur quartier prouve qu’on peut être différent et avoir un quotidien normal. Par exemple, les résidents sortent faire les courses, vont acheter le pain et sont connus des commerçants. Un rapport de confiance s’est installé beaucoup.

Lorsqu’un jeune part faire les courses au marché, il est accompagné par un salarié ou un autre jeune. Ils vont également à la médiathèque emprunter des livres et des DVD. Nous organisons régulièrement des sorties pour assister à des projections de films dans cette médiathèque. Les résidents se rendent aussi à des spectacles, grâce au partenariat que nous avons établi avec la salle de spectacle « Le Pax » à Saint-Etienne. Nous assistons aux répétitions, les jeunes apprécient beaucoup.

 

FLS Vous préparez un spectacle avec vos résidents, en quoi consiste-t-il ?

Grâce à notre partenariat avec la salle de concert « Le Pax », nous avons rencontré le directeur qui monte des projets inclusifs. En assistant aux répétitions, nous avons eu l’idée de créer un spectacle avec des personnes en situation de handicap et d’autres qui ne le sont pas, afin de montrer que c’est possible et que chacun peut apporter ses compétences et sa sensibilité. Les résidents de PARM sont très heureux d’y participer. Je ne nie pas qu’ils auront parfois des difficultés mais ils s’investissent beaucoup. Il y aura des musiciens et des danseurs d’une école de musique, des intervenants professionnels etc. Chaque mois, nous organiserons deux répétitions. « Le Pax » met l’éclairage de sa salle à notre disposition et la commune de Saint-Etienne nous prêtera des costumes. Pour moi, ce spectacle vise à mettre les jeunes en scène collectivement et individuellement, pour montrer qu’ils ont tous des compétences qui leur sont propres. Nous aimerions monter ce spectacle inclusif pour juillet 2022.

 

Le témoignage d’Anne Berger intervient durant une période importante pour la MVP de Saint-Etienne. En effet, cet habitat partagé s’agrandit dans le cadre d’une extension de sa surface, grâce à l’aménagement d’un bâtiment situé au 17 rue Elisée Reclus. Sept nouveaux locataires viendront habiter dans cette extension de PARM, une fois que les travaux seront terminés.